Le 3 octobre

Quand on a appris la disparition de Dikembe Mutombo à 58 ans d'un cancer du cerveau, on s'est remémoré qu'il était venu, il y a quelques dizaines d'années à Paris, mandaté par Adidas, pour animer les "ABC Camps".

"L'un de ces camps américains avait été organisé à l'INSEPS et j'ai eu le privilège d'y participer avec Francis Jordane " rappelle Jean-Paul Rebatet, lui aussi ancien entraîneur national. "A l'époque Dikembe était une star mais il nous avait tous conquis par sa simplicité, sa gentillesse et son côté affable".

"Tous les encadrants se souviennent encore quand Dikembe leur a fait travailler la prise de balle au rebond. Il fallait tenter de rattraper le ballon qu'il avait lancé sur le plexiglas. Seuls quelque uns avait réussi" relatent Jean-Paul Rebatet et Alexandre Eriani aujourd'hui coach sportif à Voiron.

"Il était super gentil avec les gamins à qui il faisait des cadeaux, notamment des chaussures" poursuit Jean-Paul Rebatet.  Au delà  de sa bienveillance, tous ceux qui ont rencontré Dikembe Mutombo soulignent son attitude humaniste. " Avenant et surtout curieux des autres, je garde le souvenir d'un des grands du basket que j'ai eu la chance de rencontrer dans ma carrière de joueur et de coach. Et qui a tant fait pour le développement du basket en Afrique" explique Jean-Paul Rebatet, fin connaisseur du ballon orange dans ce continent où il réside, actuellement au Bénin où nous l'avons joint.

Autre témoignage fort, celui d'Adam Silver, patron de la National Basket Association (NBA), relevé dans le journal quotidien USA To Day. "Dikembe Mutombo était tout simplement plus grand que nature » écrit Adam Silver. "Sur le terrain, il était l’un des plus grands contreurs et l’un des meilleurs défenseurs de l’histoire de la NBA. En dehors des terrains, il a consacré son cœur et son âme à aider les autres. Il n’y avait personne de plus qualifié que Dikembe pour devenir le premier ambassadeur mondial de la NBA. Il était un humanitaire dans l’âme. Il aimait ce que le basket-ball pouvait faire pour avoir un impact positif sur les communautés, en particulier dans sa République démocratique du Congo natale et à travers le continent africain".

Le congolais Dikembe Mutombo vit le jour dans la tribu ethnique des Lubas ! Son père était principal d’un lycée. Le petit Dikembe grandit en apprenant le français, l’espagnol, le portugais, l’italien et cinq dialectes africains. Les langues mais pas le basket. Ce n’est qu’à 18 ans que Dikembe Mutombo Mpolondo Mukamba Jean-Jacques Wamutombo (son nom complet…), géant de 2,18 m, découvrit le gros ballon orange.

Un officiel de l’ambassade des Etats-Unis proposa de lui trouver une bourse dans une université américaine. Mutombo choisit Georgetown. On connait la suite ...Couronnement de sa carrière il fait son entrée au Hall Of Fame 2015, à Sprinfield (le Panthéon du basket) optant pour David Stern  (longtemps boss de la NBA, aujourd'hui décédé) pour son discours d’ intronisation. Autre preuve de l’immense respect qu’il inspirait à travers la NBA, son maillot a été retiré par les Hawks, mais aussi les Nuggets en 2017.

Dikembe Mutombo n'était pas seulement célèbre pour ses exploits sur le terrain de basket-ball, mais aussi pour son cœur immense et son engagement profond en faveur des causes humanitaires. Un homme de valeurs. Ce géant du basket-ball a utilisé sa carrière pour ouvrir des portes et inspirer des millions de personnes, mais ce qui a fait de lui une véritable icône, c'est son cœur immense et sa volonté de redonner à ceux qui en ont besoin.

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Mutombo n'a jamais oublié ses racines. Bien après ses heures de gloire en NBA, il a choisi d'utiliser son succès et sa notoriété pour apporter des changements positifs et concrets à son pays natal. En 1997, il a fondé la Dikembe Mutombo Foundation, un projet né de son désir de donner aux autres les chances qu'il a eues. L'une de ses contributions les plus marquantes est la construction de l'Hôpital Biamba Marie Mutombo à Kinshasa, un établissement qui sauve des vies en offrant des soins médicaux accessibles à des milliers de personnes. Un investissement de 15 millions d'euros. Avec notre géant américain, le sport démontre qu'il peut  être plus qu'une compétition : un langage universel qui peut inspirer, rassembler et, dans le cas présent guérir.

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