On a compris depuis longtemps que les valeurs de l'olympisme appartiennent désormais plus aux débuts des JO qu'à la réalité de 2024. Les médailles d'or sont dotées, les professionnels se mêlent aux amateurs, le show biz et les people se greffent - pas souvent bénévolement-  aux différentes cérémonies.

Un  célèbre journaliste américain d'ESPN, Brian Windhorst, présent à Paris pour suivre les aventures de Team USA (l'équipe de basket) au plus près,  a été marqué par la mentalité française. Visiblement, ces Jeux Olympiques ne sont pas assez capitalistes pour l’homme le mieux informé du microcosme NBA. Il s’est exprimé en direct à la télé avec des mots assez forts. "Je ne sais pas si c’est quelque chose de français, mais j’ai l’impression qu’ils ne sont pas intéressés par la maximisation des profits. Déjà, ils ne vendent pas d’alcool sur les évènements. Pas du tout. Des gens pensent que ça rend la compétition plus saine, mais quelqu’un qui travaille pour l’organisation des Jeux de Los Angeles me dit que c’est une perte de dizaines de millions de dollars. Mais même sans ça… Il y a un problème dans les produits dérivés. Je ne suis pas du genre à acheter des souvenirs en boutique, mais c’est une honte. Il n’y a que peu de boutiques, et celles qui sont ouvertes ont des horaires restreints".

La question du business a curieusement refait surface avec les volontaires des JO de Paris !  Ils sont nombreux à avoir payé leur déplacement et leur hébergement. Leurs tenues, en particulier le bob,  se vendent à prix d’or sur les sites marchands comme Vinted. Les tenues complètes  comprennent un bob, un tee-shirt, des pantalons, des chaussettes et des baskets, sont composées de teintes bleues, vertes avec des touches de rose. Elles sont devenues à la mode pour l'été. Donc représentent une valeur marchande.

Virginie Sainte-Rose, directrice du partenariat Paris 2024 chez Decathlon, explique que c’est au Comité d'organisation de prendre la responsabilité" de commercialiser ce bob, ou non.

Depuis les Jeux olympiques, les magasins de sport jouissent d'un "effet JO", sursaut d'autant plus bienvenu que le secteur était "à plat" depuis le début de l'année. Le magasin Decathlon de la place de la Madeleine à Paris a vu sa fréquentation augmenter de 28% pendant les JO par rapport à l'année précédente.

“Il y a un vrai effet JO sur les magasins de sport. On le constate tous les jours, notamment dans les villes hôtes et en particulier dans les magasins parisiens", assure Virginie Sainte-Rose.

"La collection pour les nouveaux sports fonctionne très bien, avec de belles ventes pour les chaussettes/t-shirts/tote-bags souvenirs pas trop chers avec le logo Paris 2024”, précise-t-elle. Decathlon a indiqué à l’AFP avoir vendu 40% de produits avec la licence JO de plus que prévu.

Mais si ces pièces des volontaires s'arrachent déjà pour des dizaines ou des centaines d'euros sur des sites d'occasion comme Vinted, elles ne sont pas à vendre officiellement. Ce bob collector sera-t-il disponible un jour en magasin? Virginie Sainte-Rose rassure: "On en a déjà un en vente, il existe en noir et en blanc, mais ce n’est pas le même motif que celui des bénévoles. Mais le bob appartient au Comité d'organisation, qui est bien au courant de l’engouement et qui réfléchi à le mettre en vente”. C'est un don fait aux volontaires, un vrai souvenir, un vrai hommage pour eux.

On peut  penser que les JO de Los Angeles en 2028 seront bien différents. La but pour l’organisation sera d’amortir au maximum les coûts, il devrait donc y avoir une immense course à la consommation. En tous cas sans commune mesure avec celle de Paris. Disney devrait faire oublier encore un peu plus Pierre de Coubertin !

(avec parlonsbasket.com et RMC Sports)