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le 22 octobre
Alors les "valeurs" du sport ? Ca résiste à la fin du rêve olympique, au déluge de l'automne, à la purge offerte par le PSG à Arsenal et à l'impolitesse de son coach Luis Enrique après le match, restant muet avec un air méprisant face aux questions pourtant légitimes et formulées avec respect de notre consoeur de Canal +, Margot Dumont ?
Et la sous-catégorie que l'on nous a vendue depuis toujours comme encore plus "premium" des "valeurs du rugby", ça survit aux catastrophes et aux "emmerdes en escadrille" (copyright Jacques Chirac) qui se sont succédé depuis des semaines, de Mendoza en Argentine (accusations d'agressions sexuelles, déclarations racistes) à Dias Beach en Afrique du Sud (mort tragique d'un jeune espoir français), de l'ouverture prochaine à Bordeaux du procès d'assises de cinq anciens rugbymen de Grenoble accusés de viol après un match de Top 14, aux combats de coqs qui n'en finissent jamais pour le pouvoir fédéral, même après la fin de l'ère Laporte ? Est-ce que la surbrillance de l'étoile Antoine Dupont en 2024 suffit à éclairer ce sombre tableau ?
Allez on a envie d'y croire quand même et d'être optimiste, parce qu'il y a toujours des hommes et des femmes qui le valent bien, et parce que l'on sait que la vie ce n'est pas tout noir ou tout blanc.
Et aussi parce que l'actualité nous y invite, tout comme les pages de ce magazine (L'Equipe magazine). Alors merci Antoine Griezmann pour son parcours tout en don de soi, en souci de l'intérêt collectif ; alors merci le Stade Brestois pour l'état d'esprit conquérant et courageux, qu'il démontre pour ses premiers pas sur la scène européenne la plus prestigieuse.
Et merci donc aussi, et beaucoup, aux héros et héroïnes de ce numéro qui nous réconcilient avec notre univers. Dimitri Pavadé, ce para-athlète plein de peps et d'énergie positive, nous livre une confession bouleversante et teintée d'humour en nous racontant comment il a décidé de faire son coming-out homosexuel à la fin des Jeux Paralympiques via un post Instagram.
Il nous dit comment, à sa grande surprise, la résonance a été heureuse. Des milliers de nouveaux abonnés ou de commentaires " presque tous positifs ", une libération...Merci Dimitri, et merci aussi à ces femmes du rugby, joueuses, coaches, dirigeantes, qui rallument elles aussi la lumière sur l'Ovalie.
Certes, on leur a demandé de porter leur regard sur les dérives de leurs homologues masculins, et le constat est à la fois, sévère, désolé et implacable sur les excès des troisièmes mi-temps, de l'alcool, de la connerie des groupes de gentils gars qui peuvent devenir des meutes testostéronées. Mais elles nous ont livré un constat produit avec recul, finesse, intelligence, et même une certaine bienveillance malgré la consternation. Merci à elles de nous rappeler combien la passion, le plaisir et la solidarité sont aussi propres au sport, et combien alors, le plus souvent, celui-ci a de la valeur.
jmbrochen@lequipe.fr
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