Le sport collectif français cache la misère de notre athlétisme, sport roi des JO mais sport pauvre de notre pays. Pas une médaille à deux jours de la fin des compétitions.

Malgré la déception du handball masculin, et celle plus relative du football féminin, les performances d’ensemble des équipes de France aux Jeux olympiques de Paris 2024 confirment l’exceptionnelle densité des résultats des sports collectifs dans l’Hexagone, fruits d’une organisation sans équivalents.

Plusieurs fois championne du monde (en 1998 et 2018, finaliste en 2006 et 2022) et d’Europe (en 2000, finaliste en 2016) en football, la France est ultra-dominante en handball, sport certes moins mondialisé. A ce titre, l’élimination des Bleus en quart de finale du tournoi olympique par l’Allemagne est une immense surprise pour une équipe qui compte six titres de championne du monde depuis 1995 et trois médailles d’or aux Jeux.

Qualifié pour la finale du tournoi olympique, le basket masculin voit l’arrivée d’une nouvelle génération de joueurs formés en France, avec deux premiers choix consécutifs (2023 et 2024) lors de la draft NBA, la bourse aux joueurs aspirant à évoluer dans la meilleure ligue du monde. En volleyball, partie de très loin début 2010 (21e nation mondiale), la France peut conserver à Paris l’or olympique remporté en 2020, après avoir été championne d’Europe 2015 et vainqueure de la ligue des nations en 2015, 2017, 2022 et 2024. En rugby, la France a remporté l’or olympique à sept et obtenu de nombreux titres au Tournoi des VI Nations, ainsi que six podiums depuis la création de la Coupe du monde en 1987.

En football, une équipe de France plus bricolée que construite grâce à la détermination de son sélectionneur Thierry Henry mais contre les clubs pro rechignant à libérer leurs joueurs, va disputer une médaille d'or à l'Espagne, en finale. Son comportement sur le terrain a été l'image de ce que le foot est devenu : peu respectueux des valeurs du sport. L'équipe des JO est en passe de nous faire oublier toutefois le récent Euro et ses stars. Et dans tous les cas, l'organisation et les structures du foot en France restent un modèle inspirant pour les autres pays.

Aux racines de ces succès, il y a un système qui porte ses fruits avec des clubs amateurs, une détection efficace, des éducateurs concernés, et des structures de perfectionnement qui accompagnent les adolescents prometteurs vers l'élite. L'INF Clairefontaine autrefois pour le football avec Thierry Henry et Kylian Mbappé, l'Insep pour le basketball avec Tony Parker et Céline Dumerc, le pôle espoirs pour le handball avec Luc Abalo et Vincent Gérard ont fait leurs preuves. Ces instituts savent former les champions de demain.

Si des champions individuels émergent aussi, comme Teddy Riner ou Léon Marchand pour la nouvelle génération, les dirigeants du sport français cherchent à s'inspirer de ce modèle collectif performant. Ce n'est pas un hasard si l'emblématique Claude Onesta, et ses huit succès majeurs à la tête des handballeurs français, a été nommé à la haute performance à l'Agence nationale du sport pour les JO de Paris 2024. "Je ne suis ni magicien ni visionnaire, confiait l'ancien entraîneur à TF1. Mais ce qui était peut-être un rêve fou il y a sept ans, au moment où l'on m'a confié cette mission, peut devenir une réalité. J'ai identifié 120 athlètes olympiques potentiellement capables d'aller chercher une médaille. Et je ne parle pas de l'exploit inattendu".

Le sélectionneur expérimenté, Olivier Krumbholz (actuel coach de l'équipe féminine de hand), avait expliqué au Figaro la manière dont il tirait vers le haut ses équipes. " Les moteurs de réussite ? Je dirais l'intelligence collective, la passion, l'ambition, l'humilité et la conviction. Un entraîneur doit être entraînant au vrai sens du terme, c'est-à-dire susciter l'enthousiasme. Et puis surtout on fait du sport co ! Si on pense qu'a sa gueule, on va faire autre chose".

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