le 8 février

Cette équipe nationale féminine, très particulière, ne joue que trois rencontres dans l’année dont "leur crunch" contre leurs homologues anglaises. Elles ont entre 20 et 25 ans et viennent de toutes les bases navales de l’hexagone. On les appelle "Les Marinettes". Certaines sont venues au rugby après avoir intégré l’armée, d’autres ont été recrutées pour leurs compétences sportives. Point commun  l’état d’esprit du rugby que l’on retrouve d’ailleurs dans les valeurs de la Marine, la combativité, la cohésion...l'équipe féminine française des Marinettes est invaincue depuis 10 ans ! Un sommet qui a gagné également l'appellation crunch !

Le «Crunch». Le terme, qu'on peut traduire par «moment crucial», est apparu pour la première fois en 1981 sous la plume d'un journaliste du quotidien irlandais, Irish Times. Le "Crunch" est devenu ainsi  le terme générique utilisé désormais pour désigner tous les matchs de rugby entre la France et l'Angleterre, qui sont souvent chargés d'intensité et de rivalité. En plus de l'aspect sportif, plusieurs valeurs sont généralement mises en avant lors de cet affrontement dont le courage, la détermination, la tradition et le fair-play.

Ces valeurs font du Crunch un moment unique dans le calendrier du rugby, rassemblant non seulement les joueurs mais aussi les supporters dans une célébration du rugby. Une image légèrement ternie par certaines anecdotes et commentaires..  

En fait ce crunch est né d'un différend comme l'expliquait Walter Spanghero, le joueur le plus cabossé du rugby francais : «On aimait bien les Irlandais, on appréciait la ferveur des Gallois, le jeu des Écossais. Mais l’Anglais, il te regardait tellement de haut que tu avais forcément envie de te le farcir», mais notre légendaire international de nuancer : «C’est un adversaire de valeur. J’aimais bien me mesurer à eux, leur rentrer dedans.» poursuivait Spanghero insistant sur le fait qu'ils redevenaient gentlemen après le match !

Le  fameux fair-play anglais même après avoir balancé de sales coups. Ou, plutôt, « le fer dans la plaie », comme l’écrivait joliment déjà Antoine Blondin en 1955 dans l'Equipe.

Il faudra s'attendre à une rude bagarre à Twickenham et les anglais, nos meilleurs ennemis, se souviendront sans aucun doute de leur cuisante défaite, en 2023 dans leur antre, une humiliation 53 - 10, suivie il est vrai d'un score plus acceptable, le XV de la Rose avait été battu à Lyon le 16 mars 2024, de justesse 33 -31.

Au sortir d’une victoire à Twickenham en 1967, le rugbyman Christian Darrouy avait envoyé un télégramme au général de Gaulle : « Mission accomplie... »

(photo intelligence artiificielle CANVA)