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le 20 novembre
Quel héritage laissé par les J.O. de Paris ?
Le 106ème Congrès des Maires de France, qui a débuté ce mardi Porte de Versailles, a donné l’occasion de faire le point sur le futur de la politique sportive en France, deux mois après la fin des J.O. de Paris 2024. Co-présidé par David Lazarus, Maire de Chambly (Oise) et Président de l’ANS (Agence Nationale du Sport), et Noëlle Chenot, Maire de Surzur (Morbihan) et Vice-Présidente de Golfe de Morbihan-Vannes Agglo, le débat a porté sur l’héritage laissé à la France sportive par ce formidable engouement olympique qui a fait vibrer la France cinq semaines durant.
L’élan suscité par des Jeux Olympiques et Paralympiques totalement réussis, existe bel et bien : un rebond de 20% demandes de licences en plus est constaté. Mais le contexte économique contraint vécu par la France relativise la portée d’une telle embellie pour la pratique sportive. Cet afflux de nouveaux pratiquants pose le problème des infrastructures et des encadrants.
Comment faire pour capter et fidéliser ces futurs sportifs ? Comment surfer sur le succès des Jeux ? Comment faire face aux restrictions budgétaires qui affectent les collectivités locales ? Autant de questions auxquelles doivent répondre les Maires des 34935 communes recensées en France au 1er janvier 2024.
Pour « saisir la balle au bond après les Jeux », thème du débat organisé ce mardi, encore faut-il en avoir les moyens. Tous les intervenants ont pu noter cette nouvelle envie de pratiquer une activité sportive, qu’elle soit encadrée ou pas. Le sport-santé, le sport-nature, le sport adapté sont à l’honneur. Et c’est tant mieux dans une société qui s’inquiète de l’explosion du surpoids des Français, et qui toucherait 47% de la population, dont 17% d’obèses !
« Si on n’y prête pas attention, l’espérance de vie de nos petits-enfants sédentarisés, diminuera », s’inquiète (Guadeloupe) André Hattalah, maire de Basse-Terre et cardiologue de métier. Les municipalités s’adaptent. Toutes n’ont pas la chance de l’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui a profité pleinement de l’effet J.O. pour rattraper son déficit en matière d’équipements et d’infrastructures sportives, et donne une nouvelle ambition à la commune en matière sportive.
Les autres s’adaptent, innovent, souvent avec l’appui de l’ANS qui accompagne les financements des infrastructures ou des installations des communes. Bellefosse (Bas-Rhin) s’enorgueillit par exemple d’avoir pu sauvegarder sa piscine municipale, construite en 1936. Entièrement chauffée à l’énergie solaire, elle permet à ses 200 habitants de disposer d’un bassin municipal à faire pâlir de jalousie par bon nombre de communes plus denses.
L’essai olympique sera-t-il transformé ? « Après les Jeux, nous étions rentrés chez le notaire en se disant que nous allions hériter d’une belle somme, commente avec humour Patrick Appere, adjoint aux Sports de la Ville de Brest, mais nous avions tout faux, nous en sommes ressortis avec rien ! » Et l’élu brestois de rappeler que chaque euro investi dans le sport est un euro productif. « Le sport n’a pas la responsabilité de la dette de notre pays, puisqu’il ne représente que 0,5% du budget global ! » En revanche les Jeux ont l’entière responsabilité de la fierté et du bonheur ressentis par chaque Français lors des J.O. de Paris 2024. Il serait peut-être bon de ne pas l’oublier et de ne pas dilapider leur héritage.
Gilles Navarro
Journaliste sportif et ancien grand reporter à l'Equipe
membre du Comité des Valeurs de Merci le Sport
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